La pratique du dialogue philosophique: c’est le pied!

Posted by alex on février 12, 2017 in Blog, Featured | 7 comments

La philo, c’est le pied! Cette métaphore d’un enfant (Luca, 9 ans) donne à penser ! Elle montre déjà que certains enfants aiment faire de la philosophie. Ils aiment savoir ce que les autres pensent, ils aiment discuter, ils aiment se poser des questions et chercher ensemble des réponses. Mais, pour Luca, si la philosophie c’est le pied, c’est parce qu’on ne travaille pas en philosophie, on réfléchit.

Et, à bien y réfléchir, il y a aussi plusieurs liens possibles entre nos pieds et nos pensées…

– Nos pieds nous servent à nous tenir en équilibre. C’est grâce à eux que l’on tient debout ! Nos idées aussi peuvent nous aider à tenir debout. (Julie ,9 ans)

– Nos pieds nous servent à avancer. C’est grâce à eux que l’on peut marcher ! Et puis, si on ne pense pas, on n’avance pas. (Sabrina, 10 ans)

– Nos pieds peuvent servir à voyager, comme nos rêves ! (Bastien, 9 ans)

– Nos pieds peuvent nous faire tomber. Et si on ne réfléchit pas à ce que l’on fait, on peut tomber aussi. (Martin, 10 ans)

– Nos pieds et notre tête sont les deux extrémités de notre corps. (Jessica, 10 ans)

L’intelligence de ces enfants est extraordinaire. On dirait que toutes les portes sont ouvertes, que presque tout est possible. Ils établissent des liens logiques d’une étonnante efficacité et proposent des idées d’une rare originalité. Certains philosophes aimaient marcher pour réfléchir, mais aucun n’a jamais parlé du lien entre les pieds et les idées. Il aura fallu attendre que les enfants y pensent.

C’est aussi une belle occasion pour évoquer l’équilibre réflexif présent dans la pratique du dialogue philosophique, une procédure d’ajustement mutuel entre nos croyances générales et nos jugements particuliers. Par un examen des présupposés sur lesquels on s’appuie pour penser ce que l’on pense, on remarque que ces derniers ne sont pas toujours des fondements solides. La nuance s’offre alors à nous comme une solution, une nuance qui agit comme un balancier entre croyances et vérité, entre sens et absurdité, entre nos doutes et nos connaissances. La recherche de contre-exemple est au cœur de cette procédure, un moyen qui donne l’occasion de se remettre en question et de nuancer nos certitudes. Se savoir faillible, mais ouvert à la recherche, tel est le principe de l’équilibre réflexif.